Voici comment
Lire
(et assimiler) plus vite

Chronique du Guide de la Lecture Rapide & Efficace, de Charline Licette

Voilà longtemps que je n’ai plus chroniqué un livre sur la lecture rapide. Il n’y en a pas non plus des centaines français, mais il en reste quelques-uns dont je ne vous ai pas encore parlé. Donc aujourd’hui, je vous propose une chronique du livre “Le guide de la lecture rapide & efficace”, de Charline Licette.

Aperçu du livre

Il s’agit de la 9ème édition, sortie en 2016. Le 4ème de couverture nous apprend que le livre “s’adresse à tous ceux, étudiants ou salariés, qui veulent optimiser leur temps de lecture tout en retenant l’essentiel”. L’auteure est “formatrice en management, communication et efficacité personnelle. Elle anime depuis plus de dix ans un séminaire sur le thème de la lecture rapide et efficace”.

Le Guide de la Lecture Rapide & Efficace, de Charline Licette

L’objet en lui-même est donc un livre papier, avec couverture souple. Le papier est bien blanc, agréable au toucher. Le format est en 14×20, donc relativement compact, presque au format poche. Le livre compte 207 pages au total, table des matières, annexes et exercices compris. Il est divisé en 11 parties. Le contenu est entièrement en noir et blanc, mais l’auteure utilise une mise en page aérée, claire, et des mises en italique pour mettre l’accent sur certains passages.

À noter que, comme pour le Richaudeau ou le Buzan, aucun aperçu du livre n’est disponible en ligne, que ce soit sur Amazon ou le site de l’éditeur. Sans vouloir donner l’impression d’être un disque rayé, je vais répéter que ces pratiques sont à mon sens inacceptables. Éditeurs, auteurs, mettez au minimum la table des matières et le premier chapitre entier en ligne, et permettez à Amazon (où j’achète tous mes livres) de faire de même, histoire qu’on ait pas l’impression d’acheter un chat dans un sac. Autrement dit, auteurs et éditeurs, adaptez-vous au 21ème siècle, sinon vous allez disparaître.

Sur ces considérations à caractère politique, sachez que le livre s’ouvre sur 7 pages de tables des matières. Celle-ci est claire, complète, aérée et agréablement mise en page, ce qui est un plus.

Le Guide de la Lecture Rapide & Efficace, de Charline Licette

Vient ensuite une courte introduction d’un peu plus d’une page dans laquelle l’auteure explique les objectifs du livre et donc les résultats et transformations que vous pouvez escompter.

Plongeons-nous donc dans cette prometteuse lecture.

Partie I – Êtes-vous un lecteur rapide et efficace (page 13 à 24, soit 11 pages)

Sans surprise, l’auteure commence par nous proposer de mesurer notre vitesse de lecture en mots par minute avec un texte de 1400 mots qu’il faut lire en se chronométrant. Un petit tableau est proposé juste après le texte pour nous donner notre vitesse en mots par minute en fonction du temps mis pour le lire.

Dommage que le tableau soit un peu imprécis. Il ne fonctionne en effet qu’en minutes entières. Si on a mis 4 minutes et 30 secondes pour lire le texte, je suppose qu’on doit faire le calcul nous-même en faisant la moyenne des résultats pour 4 minutes et pour 5 minutes.

Dommage aussi que le test, sur le thème du paysage culturel français, soit vieillot. On y parle encore en francs, et on croise des termes bizarres comme magnétoscope, compact-disc, micro-ordinateur et cd-rom. Si vous avez moins de 20-25 ans, tout ça ne vous dira rien. Je veux bien que ce ne soit pas le plus important, mais quand même pour un ouvrage paru en 2016, ça n’aurait pas coûté beaucoup plus cher de réactualiser les textes, si ?

Bref, la lecture chronométrée du texte nous donne donc ce que moi j’appelle toujours la vitesse de lecture brute. Fort logiquement, un test de compréhension suit juste après, avec 7 questions à choix multiple. Il suffit de répondre, puis comparer nos réponses avec la table fournie en annexe, puis… Puis ? Rien. On ne fait strictement rien avec le test de compréhension! À quoi sert-il alors ? Ne serait-il pas logique de mettre en relation la vitesse de lecture et le degré de compréhension, pour avoir la vitesse de lecture réelle ? Apparemment non…

Suit ensuite un autre petit test, dans lequel on doit répondre vrai ou faux à 16 questions du type “j’ai du mal à me concentrer quand je lis”, “Si je lis vite je ne peux pas apprécier ce que je lis”, etc.

En fonction de nos réponses, on reçoit un certain nombre de points. Et en fonction du nombre de points, on est classé dans 3 catégories: soit tout va bien, soit notre attitude est irrégulière, soit nous avons pris des habitudes de lecture inefficaces. Peu importe la catégorie, l’auteure nous conseille de lire le reste du livre pour nous améliorer. Je ne suis pas sûr que ce test soit vraiment utile, mais passons.

La partie I se termine sur un graphique vierge. L’axe horizontal représente le temps, l’axe vertical représente notre vitesse en mots par minutes. L’auteure nous invite donc à compléter régulièrement le graphe pour mesurer notre progression.

Partie II – Caractéristiques du comportement de lecteur (page 25 à 44, soit 19 pages)

Cette partie va en quelque sorte décortiquer le comportement d’un lecteur. L’auteure nous dit que lire, c’est voir, reconnaître et comprendre. Décortiquons ces 3 termes.

Voir

Voir, c’est donc déplacer les yeux le long de la ligne de texte. Les yeux se déplacent par saccades entre 2 points de fixation. L’ampan visuel, c’est à dire la somme d’information qu’on peut extraire en une seule fixation, est de l’ordre de 31 caractères situés à gauche et à droite du point de fixation, avec un peu plus de champ vers la droite que vers la gauche.

La durée d’une fixation peut être plus ou moins longue selon la nature du texte, et il peut arriver de faire des retours en arrière qu’on appelle régressions.

Reconnaître

Reconnaître, c’est donc voir un mot au cours de la lecture, et le faire correspondre à la représentation stockée dans notre lexique mental.

La reconnaissance du mot s’effectue grâce à sa forme globale, sa fréquence d’utilisation, et des associations sémantiques (c’est-à-dire en gros le contexte de la phrase).

Comprendre

Comprendre, c’est parvenir à créer une représentation mentale du texte et ainsi passer de la perception sensorielle au concept et les combiner pour former un tout cohérent. Il y a 2 niveaux de compréhension: local (les différents segments d’une phrase) et global (la phrase en entier).

Les inférences, c’est à dire nos propres déductions ou suppositions, permettent ensuite de créer un sens global.

Cette partie se termine par une dizaine de petits exercices répartis sur 6 pages. Il s’agit essentiellement d’exercices de repérage d’un mot dans un groupe de mots ou dans un texte, et d’exercices de vocabulaire, notamment sur les synonymes.

Partie III – Une lecture “cerveau total” (page 45 à 58, soit 13 pages)

Il faut mieux connaître le fonctionnement de notre cerveau pour mieux comprendre et mieux mémoriser, et donc être plus efficace dans notre lecture.

L’auteure consacre donc quelques pages à expliquer ce que sont les différents cerveaux (le reptilien, le limbique, le cortex et les lobes frontaux) et leurs fonctions respectives.

En plus de cette approche dite “verticale”, l’auteure mentionne une approche dite “horizontale” qui distingue cerveau gauche et droit, et leurs interactions, et propose de nous aider à distinguer lequel des 2 hémisphère est dominant chez nous (pour votre information, je suis plutôt cerveau droit).

L’auteure préconise ensuite de lire en mode “cerveau total”. Intuitivement, ça semble cohérent: essayer de mobiliser l’hémisphère gauche, droit, et tous les cerveaux depuis le reptilien jusqu’aux lobes frontaux. Donc ok. Mais comment fait-on, en pratique ? Eh bien… On en saura rien, puisque ce n’est pas expliqué.

Tout au plus trouve-t-on dans un petit tableau quelques pistes semblant décrire ce qu’est la lecture cerveau totale. Je vous en recopie l’intégralité: c’est une lecture active, avec un but déterminé, avec approches multiples, une lecture intentionnelle, en réponse à des questions, basée sur des priorités, et qui va du général au particulier. Voilà voilà.

Suivent 4 petits exercices sur 3 pages. Deux d’entre eux sont assez proches des exercices qu’on peut trouver pour les tests d’intelligence, et 2 autres sont plutôt liés à la créativité, encore que l’un des 2 est l’archi classique et archi connu test du “réfléchir en dehors de la boite” avec les 9 points à relier.

Partie IV – Un nouveau comportement de lecteur (page 59 à 82, soit 23 pages)

Cette partie s’ouvre sur une définition de ce que représente le fait de “lire”. C’est relativement redondant avec ce qui avait déjà expliqué dans la partie II du livre, même si c’est expliqué avec d’autres mots. Puis, surtout, c’est complètement théorique et n’apporte pas grand-chose en soi.

On nous parle ensuite des conditions pour être efficace dans notre lecture. D’abord, il faut avoir confiance dans nos capacités à lire rapidement et efficacement. L’auteure nous présente un peu de théorie sur les 5 niveaux logiques de la pensée, ce qui ne me semblent, à nouveau, pas particulièrement utiles en pratique.

Ensuite, il faut avoir un objectif de lecture. Pourquoi lire ce texte, quel résultat veut-on atteindre? L’efficacité de la lecture et la mémorisation dépendent de notre objectif et la façon de l’énoncer. L’auteure propose quelques questions à se poser pour clarifier notre objectif, et nous encourage à prendre l’habitude d’en fixer un pour mobiliser intérêt, motivation et accroître notre concentration.

Il faut par ailleurs rester curieux tout au long du texte, ouvert, et questionner le texte. Ceci permet d’être en interaction constante avec le texte, et être ainsi un lecteur actif.

La partie se conclue sur une douzaine de pages d’exercices pertinents pour illustrer comment être actif, se poser des questions et formuler des hypothèses. Douze pages ça peut sembler long, mais en fait l’essentiel est constitué de textes que l’on doit lire, et qui sont relativement intéressants.

Partie V – Les techniques de lecture: stratégies et balayage (page 83 à 94, soit 11 pages)

Quelle technique de lecture choisir en fonction de notre objectif ?

Si l’on veut trouver une information détaillée sur les évènements et les raisonnements, et qu’on veut en comprendre les enchaînements, alors on choisira la lecture dite complète.

Si par contre on recherche une information ou un fait ponctuel, ou s’il s’agit de dégager l’essentiel d’un texte, alors on choisira une lecture dite exploratoire et sélective.

Dès lors, il nous reste à mettre en place une stratégie, c’est à dire un ensemble d’opérations mentales qui, une fois mises en oeuvre, nous permettront d’obtenir le résultat attendu.

Les stratégies à mettre en oeuvre pour une lecture complète seront abordées dans la partie VII du livre, tandis que celles pour une lecture exploratoire et sélective seront abordées dans la partie VIII. La partie VI va quant à elle décrire la technique de survol, qui est une technique de lecture exploratoire utile pour identifier le texte.

Vient ensuite un schéma un peu confus avec des flèches manifestement mal placées qui pourrait, peut-être, servir à déterminer comment certaines techniques doivent s’enchaîner, mais rien n’est sûr. L’éditeur ou le correcteur étaient en grève ?

Le Guide de la Lecture Rapide & Efficace, de Charline Licette

On nous parle ensuite des techniques de balayage horizontal, diagonal, vertical et mixte. Sous ce terme de balayage, on entend en fait tout simplement le parcours des yeux sur la page. Les différents modes de balayage à utiliser dépendent du type de lecture qu’on veut faire: complète ou sélective.

La partie se finit sur 3 pages d’exercices permettant de pratiquer les techniques de balayage.

Partie VI – Le survol (page 95 à 112, soit 17 pages)

La partie commence par un paragraphe qui explique que le survol est une technique qui permet d’évaluer l’intérêt du texte, d’identifier la structure du document, de repérer le fil conducteur et de choisir les passages importants.

On passe ensuite à la lecture d’un texte de type article de journal photocopié et reproduit sur une page du livre et pour lequel il nous est demandé de lire un certain nombre de titres ou paragraphes. Il faut alors décider si le survol est suffisant et on peut considérer que la lecture est terminée, ou s’il convient d’en lire un peu plus en appliquant des techniques de lecture sélective. Au passage, l’article reproduit est une fois encore relatif à l’informatique de la fin du siècle dernier…

Même principe pour le second texte qui suit sur 7 pages, écrit tout petit avec des caractères qui bavent. Ca ressemble à une mauvaise photocopie d’un livre, et ça pique un peu aux yeux.

La méthode du survol consiste donc, en gros, à identifier le texte, lire le chapeau, les titres et les sous titres, lire l’introduction et la conclusion, observer les illustrations, lire les légendes, anticiper le contenu et enfin faire un bilan et décider si notre objectif de lecture est atteint, ou s’il convient d’appliquer une stratégie de lecture adaptée.

La partie se conclue avec la reproduction sur 3 pages d’un article de magazine sur lequel il nous est demandé de nous entraîner. Malheureusement, reproduire des pages format A4 sur un format proche du livre de poche en gardant la mise en page originale implique de tout réduire à l’échelle ¼ environ. Ce qui a pour résultat de rendre le texte pratiquement illisible, car trop petit.

Le Guide de la Lecture Rapide & Efficace, de Charline Licette

Bon, ces problèmes liés à la présentation mis à part, je ne vous cache pas que j’ai trouvé cette partie très brouillonne et confuse. Les explications semblent incomplètes, manquent de contexte ou de mise en perspective. Ca m’a fait penser à des copier/coller dont on aurait oublié des parties, ou qui auraient été collés dans le désordre (ou les deux). Dommage.

Partie VII – La lecture complète (page 113 à 128, soit 15 pages)

La partie s’ouvre sur une nouvelle description de ce que sont les saccades et les fixations. Tout ça pour nous dire que le lecteur lent fait plus de fixations et de saccades que le lecteur rapide. Il y a quelques schémas de mauvaise qualité, et quelques erreurs de typographie, par exemple la phrase “Pendant _ de seconde”. Là c’était censé être “Pendant ¼ de seconde”, mais le ¼ semble être passé à la trappe sans raison apparente. Et deux fois de suite, dans 2 phrase différentes. Dur dur…

On nous parle ensuite de la subvocalisation, pour nous dire que c’est une mauvaise habitude. Pour s’en défaire, l’auteure suggère de lire en écoutant de la musique calme. C’est un peu succinct, donc si vous voulez quelques autres suggestions en la matière voyez mon article.

L’auteure nous explique ensuite que la lecture rapide améliore la compréhension et la mémorisation, mais que la lecture doit être flexible: il ne faut pas tout lire à la même vitesse, mais il faut s’adapter au type de texte.

Suivent ensuite quelques conseils pour s’entraîner, et 6 pages d’exercices.

Curieusement, cette partie ne dit absolument rien sur l’utilisation d’un pointeur tel que le doigt, un crayon ou un cache. Il s’agit pourtant de techniques cruciales quand il s’agit de lecture complète ou intégrale.

Partie VIII – La lecture sélective (page 129 à 164, soit 35 pages)

Cette partie nous parle donc de la lecture sélective, c’est-à-dire le repérage, l’écrémage, et l’approfondissement.

Le repérage

Le repérage consiste à trouver une information ponctuelle dans un texte en un minimum de temps, et sans avoir besoin de lire tout le texte.

Pour ce faire, on fait glisser nos yeux sur le texte jusqu’à-ce que l’information frappe notre regard. On s’appuie sur la structure du texte, les mots de liaison, mais aussi sur d’éventuelles clés visuelles. Les techniques visuelles mises en oeuvre sont de type balayage, qu’il soit vertical, horizontal ou diagonal.

Le repérage, c’est un peu ce qu’on fait instinctivement lorsqu’on recherche un mot dans le dictionnaire, ou qu’on parcourt rapidement les petites annonces dans le journal à la recherche d’un jardinier.

L’écrémage

L’écrémage, quant à lui, sert à comprendre rapidement l’essentiel, et distinguer ce qui est important et nouveau de ce qui est accessoire ou connu.

Il faut donc parcourir le texte en essayant de détecter les idées essentielles, rechercher les mots et phrases-clés, repérer les mots-liens. On utilise pour ce faire une combinaison de balayage horizontal et vertical. Le but est ensuite de faire une synthèse des idées essentielles du texte, et être capable de les reformuler.

L’approfondissement

L’approfondissement a quant à lui pour but de nous faire acquérir ou approfondir des connaissances, les graver en mémoire à long terme.

Il faut commencer par survoler le texte, en particulier la table des matières, l’introduction et la conclusion. On va ensuite se poser les questions suivantes: quel est le thème central ? Quel est le découpage ? Quel est le point de départ, et que quelle est la conclusion ? Quelles sont les étapes de la démonstration ?

Il reste alors à faire un bilan de nos connaissances, et affiner notre objectif pour déterminer les aspects particuliers que l’on veut développer. Ceci va nous amener à aller feuilleter certaines parties du livre, à en lire les titres, sous-titres, illustrations et certains paragraphes afin de déterminer s’ils sont susceptibles de répondre à nos questions.

Ceci fait, on va lire ces passages en lecture complète ou sélective, selon notre objectif et nos connaissances actuelles.

Il faut prendre des notes au cours de la lecture, et en faire ensuite une synthèse. On relira nos notes ultérieurement, et on tentera de les reformuler sous forme écrite ou orale pour renforcer notre savoir et améliorer la rétention.

Suivent alors quelques pages d’exercices pour mettre tout ça en pratique, et un tableau récapitulatif bien pratique pour nous aider à choisir entre survol, repérage, écrémage et approfondissement selon nos objectifs et le type de support.

La partie se conclue sur une page consacrée à la photolecture, qui est présentée ici comme une technique de préparation à la lecture. La photolecture étant une pratique farfelue plus proche de l’alchimie que de la science, j’aurais préféré que l’auteure s’abstienne d’y faire référence, même comme technique préparatoire à la lecture.

À noter que tout au long de cette partie, les exemples et les exercices sont des reproductions de pages de journal ou de magazine. La police de caractère est donc trop petite, et le texte est parfois baveux.

Partie IX – Mieux comprendre et mieux mémoriser vos lectures (page 165 à 178, soit 13 pages)

Cette partie s’ouvre sur les définitions des termes suivants: attention, compréhension, mémorisation.

On apprend ainsi que le lecteur lent a tendance à se lasser, ce qui implique un défaut d’attention. Le lecteur rapide en revanche voit son attention stimulée par le désir de savoir, et l’état de tension est maintenu grâce à l’anticipation et la formulation d’hypothèses.

La compréhension peut quant à elle être stimulée par la création d’images et l’évocation mentale. Les images mentales peuvent par ailleurs aider à la mémorisation.

Le livre mentionne en 3-4 lignes jargonneuses au possible quelques autres façons de mieux mémoriser, mais sans grand intérêt pratique.

La partie se conclut toutefois sur quelques pages présentant la méthode des cartes mentales. Bien que présenté très succinctement, c’est utile pour ceux qui ne connaissent pas encore. Vous pouvez aussi jeter un œil sur cette vidéo de Cyril, qui est vraiment spécialiste en la matière.

Partie X – Applications (page 179 à 200, soit 21 pages)

Cette partie commence par présenter sur une page un récapitulatif en 8 points sur la façon de devenir un lecteur performant.

On apprend ainsi qu’il faut être ouvert d’esprit, curieux, qu’il faut faire un survol du texte, définir ses attentes pour une lecture sélective, formuler une hypothèse de lecture, avoir un champ visuel large pour saisir plus de texte à chaque fixation, éviter les régressions, faire une synthèse des idées récoltées, et reformuler les idées à retenir en les liant si possible à nos connaissances existantes.

On passe ensuite à une page qui explique comment lire la presse. On y apprend pas grand-chose à part le fait que la première page d’un journal donne des indications sur le contenu du journal, et qu’il faut établir un budget-temps par article pour favoriser la concentration et mettre la mémoire en éveil. S’en suivent 4 pages de reproductions de magazines difficilement lisibles pour s’entraîner.

Vient ensuite une page qui présente la bonne façon de lire un dossier. Il s’agit d’étudier un thème et donc lire plusieurs livres ou articles sur le même sujet.

Suivent 11 pages d’entraînement sur des reproductions de pages de magazines qui sont, vous l’aurez deviné, difficilement lisibles.

Partie XI – Annexes (page 201 à 207, soit 6 pages)

L’annexe est constituée du corrigé de certains exercices (pas tous), et d’une courte bibliographie.

Conclusion

Vous l’aurez compris si vous m’avez lu jusqu’ici, mon avis sur “Le guide de la lecture rapide & efficace”, de Charline Licette est plus que mitigé. Voici donc ma note:

★★☆☆☆

Évidemment, mon niveau d’exigence est certainement au-dessus de la moyenne depuis le temps que je m’intéresse aux techniques de lecture rapide et avec le bagage que j’ai accumulé en les testant. Néanmoins, j’essaie de donner ici un avis du point de vue de quelqu’un qui découvrirait la lecture rapide via ce livre.

Au niveau des points positifs, on trouve quelques idées essentielles assez bien structurées, comme la distinction entre lecture complète et lecture sélective. Il y a beaucoup d’exercices de mises en pratique. Les bonnes idées sont là, elles ne demandent qu’à être bien explicitées et présentées.

Malheureusement, et là je passe déjà aux points négatifs, tout est globalement mal expliqué. On a parfois l’impression qu’à certains endroits le texte est un copié/collé partiel, et qu’il manque quelques phrases de contexte pour comprendre de quoi on parle. Ca donne une impression globale de confusion un peu malheureuse dans un livre qui est censé nous éclairer.

S’ajoutent à ça des erreurs de typographie (rares, mais quand même), des erreurs dans les schémas, et des reproductions de textes de magazines difficilement lisibles ou dont les caractères bavent. Ce livre a-t-il été relu par l’éditeur ? Heureusement que c’est la 9ème édition…

Aussi, pourquoi ne pas utiliser des textes intemporels, ou bien rajeunir certains textes qui peuvent avoir très mal vieilli ?

Par ailleurs, il manque quelques éléments essentiels, capitaux même. Ainsi, par exemple, il n’y a rien du tout sur l’utilisation des différents types de pointeurs, et rien sur les aspects digitaux comme la lecture rapide sur écran ou liseuse.

Enfin, j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de jargon ou de phrases inutilement compliquées. On dirait que le livre se veut théorique plutôt que pratique. Sauf que si on veut de la théorie, on va lire les études brutes de décoffrage sur le sujet plutôt qu’un guide pratique.

Bref, je ne vais clairement pas recommander ce livre, même si le prix est attrayant. Pour le même prix ou presque, vous pouvez prendre le Gévart, sinon le Richaudeau, voire les deux.

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Cet article était long et dense. En plus de vous remercier de m'avoir lu jusqu'ici, je vous laisse avec un petit plan d'action.

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